Centraliser la Justice Reproductive

Deadline: 
Lundi, 10 septembre, 2018

Call for papers: Centralizing Reproductive Justice

Nous sommes heureuses de vous inviter à envoyer vos articles pour le numéro commun de Kohl: la Revue de Recherche sur le Corps et le Genre et The A Project, dont la publication est prévue pour Décembre 2018. Nous encourageons particulièrement les jeunes activistes, chercheurs/ses indépendants/es, étudiants/es diplômés/ées, ainsi que les nouveaux/elles diplômés/ées à postuler. Nous accueillons volontiers tout article venant de la part de contributeurs influents dans le domaine.

Dans le cadre des agences des Nations Unies, des rapports statistiques étatiques et ministériels, et de la privatisation de santé et de ses soins, l’étude du genre est souvent limitée à l’étiquette « femme » et la santé reproductive au mariage hétérosexuel. Ayant ouvert une discussion mondialisée sur les droits des femmes, la santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR) étaient susceptibles d’exposer l’hétéropatriarcat, l’hétéronormativité et d’autres systèmes d’oppression. Cependant, la plupart des travaux sur les droits en matière de procréation se conforment toujours, du moins partiellement, aux indicateurs de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD) et les Objectifs de Développement Durable (ODD). D’autre part, une approche basée sur les droits prime sur la responsabilité et la prise de décision, accordant le plus d’importance à la « capacité d’agir » individuelle. Celle-ci devient donc un processus de négociation monolithique qui encloisonne et isole les luttes les unes des autres. Né en même temps que le discours sur les droits reproductifs, le mouvement de la justice reproductive, vital pour les gens indigènes et les femmes de couleur, ne s’est jamais transformé en discussion mondiale. La justice reproductive aborde donc les intersections de la reproduction et d’autres systèmes d’injustice, tels que la race, la migration, le handicap, la santé mentale, la classe, le statut de citoyenneté, le désir et la violence économique et écologique, tous indissociables des autres luttes.

Pour ce numéro de Kohl et du A Project, nous cherchons à mieux comprendre la justice reproductive dans les régions de l’Asie de l’Ouest et de l’Afrique du Nord afin de défier la pathologisation des corps, l’approche superficielle à l’accès à la santé, et la stigmatisation des femmes et des personnes trans*. Nous visons à ce que le discours de la justice reproductive englobe les « luttes monothématiques » lui appartenant autour desquelles militants/tes et ONG se rallient. En évitant de maintenir des structures de violence, la légitimation de certains corps, pratiques et vies au détriment des autres serait atténuée, puisque ces points de rupture contribuent à l’absence de justice reproductive pour certaines communautés.

Nous recherchons des articles centrés sur les théories féministes, queer et d’intersectionnalité qui, dans leur conception de la justice reproductive, explorent les liens multiples entre les facteurs socio-économiques, étatiques et discursifs. Nous nous intéressons aux façons dont les différentes structures de pouvoir contraignent le consentement, la capacité d’agir, l’autonomie, l’accès à l’information complète et précise, les services et les espaces, et perpétuent le concept hégémonique et patriarcale des sexualités « saines » et des reproductions « fonctionnelles ».

 

Les sujets possibles comprennent, mais ne sont pas limités aux suivants:

  • Le patriarcat médical et son influence sur l’accès aux services de santé et de santé sexuelle d’une part, et les discours autour de la justice reproductive d’une autre
  • Le capitalisme de consommation et la propriété privée dans le secteur de la santé et leurs effets sur le désir, le plaisir et l’autonomie
  • Critiques de la SDSR au sein d’un modèle fondé sur les droits
  • Critiques des programmes et services de SDSR dans les modèles d’aide humanitaire
  • L’invisibilité et/ou la tokénisation du sexe lesbien et des comportements et pratiques sexuels non normatifs
  • Consentement et non-consentement sexuel : le viol comme raison « respectable » pour l’avortement
  • Les avortements illicites et les institutions religieuses/juridiques en tant que moyens qui perpétuent la structure consumériste et normative de la famille
  • Problématiser le concept de capacité d’agir dans la mobilisation autour des « luttes monothématiques »
  • La relation entre l’hétérosexualité obligatoire (monogame, valide, non rémunérée) et d’autres formes hiérarchisées, tels que la maternité obligatoire, l’hétéronormité et l’homonormativité, et la sexualité vanille
  • L’économie politique du travail reproductif sous le capitalisme et l’hétérosexualité obligatoire
  • La perception du VIH-sida comme un problème se limitant aux homosexuels de sexe masculin
  • Pinkwashing : l’échec du cadre de la santé et des droits quant aux Palestiniens et populations vivant sous le colonialisme
  • Guerre démographique : la contrainte des choix reproductifs des réfugié/es et la stérilisation forcée des migrants/es
  • Plaisir, souveraineté sexuelle et privilèges de « citoyenneté » et/ou de classe
  • La désexualisation, la fétichisation et la pathologisation culturelle et omniprésente des corps différents/handicapés
  • Politiques démographiques de l’État et féminisme d’État : le travail du sexe comme illicite et légal
  • Normes de légitimité: la perception des corps trans* comme nécessairement stériles et en transition imminente

Le délai de soumission est le 19 Août 2018.

Pour soumettre un document, veuillez envoyer votre manuscrit rendu anonyme à kohljournal@gmail.com sous forme d’un fichier .doc ou .docx, en indiquant « Soumission numéro 8 » comme sujet de votre e-mail.

Nous acceptons les travaux en cours, à condition qu’une version complète soit soumise. Au cas où votre article a été retenu pour publication, sachez que notre équipe le traduira en une autre langue.