Économies Alternatives

Deadline: 
Jeudi, 28 février, 2019

Appel à Papiers: S’organiser à Contre-Courant : Économies Alternatives et Travail Genré

Nous sommes heureuses de vous inviter à envoyer vos articles pour le neuvième numéro de de Kohlla Revue de Recherche sur le Corps et le Genre, dont la publication est prévue pour Juin 2019. Nous encourageons particulièrement les jeunes militant.e.s, chercheur.s.es indépendant.e.s, étudiant.e.s diplômé.e.s, et nouveaux/elles diplômé.e.s à postuler. Nous accueillons volontiers tout article venant de la part de contributeurs influents dans le domaine.

Nous faisons face à des fondamentalismes et une extrême droite enhardis. D’autre part, la politique binaire du « soit avec nous, soit contre nous » gagne du terrain. Dans ce contexte, l’organisation à contre-courant est devenue, plus que jamais, une question de survie. Ainsi, adoptant une approche queer et de genre, ce numéro tente de documenter les modes d’organisation de la gauche et les économies alternatives au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi qu’à niveau transnational. Il vise également à remettre en question l’homogénéisation et les appels à l’unité qui se mobilisent contre un fléau commun plutôt que vers une vision commune et communautaire. À l’intersection des stratégies de classe, de travail, de genre, et de politique, certains courants ont tenté de renverser le système économique ; d’autres tenteraient de changer les normes culturelles et sociales. Ces discours concurrents ne parviennent donc pas à voir les liens qui existent entre les deux. Ainsi, certains mouvements ouvriers ont été dépouillés d’une analyse et revendication genrées, et certains modes d’organisation autour de questions de genre sont devenus décontextualisés et oublieux des disparités de classe entre les corps queer.

Pour ce numéro de Kohl, nous recherchons des articles centrés sur les théories féministes, queer et intersectionnelles qui traitent du soutien mutuel entre le patriarcat et le capitalisme. Nous cherchons à nous approfondir dans les modes d’organisation alternatifs qui militent en faveur d’une politique féministe de gauche, réconcilient les approches travailliste et féministe de la lutte des classes, et/ou remettent en question les méthodes réformistes qui chosifient la participation des femmes dans les économies capitalistes. Nous sommes intéressées par des articles qui réfutent les mythes de l’intégration institutionnelle de la dimension de genre. Au contraire, ils considèreront les expériences de travail comme des expériences genrées, et la justice de genre comme impossible à atteindre sous une économie capitaliste. Nous souhaitons comprendre de quelle manière les liens entre capitalisme et patriarcat permettent-ils l’exploitation non seulement des femmes, mais aussi des personnes de couleur, queer, de la classe ouvrière, des réfugié.e.s, et des personnes ayant des aptitudes différentes.

 

Les sujets possibles incluent, mais ne sont pas limités à:

  • Quel travail est-il valorisé dans les économies néolibérales ? La valeur perçue d’un pouvoir d’acquisition croissant, du capitalisme de consommation, et de la propriété privée.
  • Le pouvoir d’acquisition en tant qu’inégalité de classe au sein de communautés traditionnellement considérées comme marginalisées.
  • L’illusion du « labeur intense » comme voie pour la mobilité sociale et les promesses de la propriété privée : alimenter le système.
  • Les défis historiques et contemporains du travail communautaire et de la syndicalisation.
  • Travail invisible: économies alternatives de capital et d’affect.
  • Travail non rémunéré, travail de soins, et exécution de rôles domestiqués et genrés.
  • Travail sexuel et sexualités en tant que labeur genré.
  • Comprendre les féminismes ruraux : la fracture urbaine/rurale dans la valeur du travail et la poussée vers l’urbanisation en tant que « civilité ».
  • Critiques de l’intégration institutionnelle de la dimension de genre : incorporer des sites de résistance dans le marché néolibéral.
  • L’appropriation du travail militant et l’organisation au sein de structures de pouvoir hiérarchisées et non-gouvernementales.
  • L’intégration et l’appropriation de l’art féministe au sein des ONG et des institutions, et ses effets sur le marché du travail pour les artistes n’ayant pas accès à ces ressources.
  • L’organisation basée sur la classe et ses intersections : mouvements historiques, efforts contemporains et critiques de la gauche.
  • La position compliquée du marxisme et du féminisme : revisiter la notion du marxisme étant par nature masculin, poursuivant un intérêt de classe, et excluant les disparités entre les genres.
  • La position des femmes et la justice de genre dans les mouvements ouvriers de la région MENA : critiques de l’organisation à domination masculine.
  • Principes féministes pour les économies alternatives et les structures d’organisation de gauche.
  • Expériences de création de coopératives de logement, de coopératives de travail, de syndicats, et autres formes d’organisation communautaire.
  • Troubler le travail de genre et le travail de reproduction : structures multiples, familles alternatives, parentalité communautaire, plans de retraite collectifs.

Pour soumettre un document, veuillez envoyer votre manuscrit rendu anonyme à kohljournal@gmail.com sous forme d’un fichier .doc ou .docx, en indiquant « Soumission numéro 9 » comme sujet de votre e-mail.

Nous acceptons les travaux en cours, à condition qu’une version complète soit soumise. Au cas où votre article a été retenu pour publication, sachez que notre équipe le traduira en une autre langue.